Les origines du zazen et l’éveil du Bouddha
Au Ve siècle av. J.-C. en Inde, le Bouddha Shakyamuni réalise l’éveil en posture de zazen, une pratique qui deviendra le fondement de son enseignement spirituel. Cet éveil, vécu dans la posture méditative de zazen, devient un symbole de la recherche intérieure et de la sagesse. Il partage son expérience avec ses disciples, et son enseignement se transmet à travers les siècles au sein d’une lignée ininterrompue de maîtres et de pratiquants.
Le zen se propage d’abord en Inde, puis en Chine grâce à Bodhidharma, un moine légendaire, souvent associé à la fondation du kung-fu. Bodhidharma insiste sur la pratique de la méditation et du zazen comme moyen direct d’atteindre l’éveil. Son influence dans l’histoire du zen est telle que la tradition chinoise lui attribue la création de l’école Chan, directement liée au zen japonais.
Le développement du zen au Japon
Au Japon, dès le XIIIe siècle, Maître Dogen, un grand maître zen, approfondit et codifie l’enseignement du zen. Dogen enseigne que zazen, loin d’être un simple moyen d’atteindre le satori, est en soi l’éveil. Sa vision radicale et profonde du zen a marqué un tournant dans la transmission de cette pratique, en particulier dans le contexte japonais, où la méditation est devenue un aspect fondamental de la vie monastique et laïque.
Au XXe siècle, Maître Kodo Sawaki, grand maître zen japonais, joue un rôle essentiel dans le renouveau du zen. Il redonne une impulsion vivante au zen en enseignant non seulement aux moines, mais aussi aux laïcs, rendant cette pratique accessible à un plus large public. Il est reconnu pour sa simplicité et son authenticité dans l’enseignement du zazen. À travers son approche pragmatique et humaine, il fait en sorte que la pratique du zen traverse les frontières culturelles et géographiques.
La transmission du zen en Europe
Un moment clé de l’histoire du zen moderne survient quand Maître Kodo Sawaki, sur son lit de mort, demande à son disciple et successeur, Taisen Deshimaru, de se rendre en Europe pour y transmettre la pratique du zen. Taisen Deshimaru, surnommé « le Bodhidharma des temps modernes », relève ce défi monumental. Pendant 15 ans, il enseigne sans relâche, ordonne des centaines de moines et fonde plus de 100 dojos en Occident, contribuant à établir le zen comme une pratique reconnue en Europe et aux États-Unis.
Après la mort de Maître Deshimaru en 1982, ses disciples continuent de porter l’héritage du zen à travers le monde. Parmi eux, Maître Kosen, Stéphane Thibaut, poursuit l’enseignement et la transmission du zen, notamment au Dojo zen de Montpellier. Ces disciples perpétuent la tradition en formant de nouveaux maîtres et en accueillant des pratiquants dans les dojos à travers l’Occident, suivant les principes de zazen que Taisen Deshimaru a transmis avec ferveur et dévouement.
La pratique du zen, notamment à travers la posture de zazen, continue donc de se diffuser et d’évoluer, tout en restant fidèle à l’enseignement originel du Bouddha.